Mallabori apžvelgė autoriaus Eliezer Yudkowsky knygą Harry Potter and the Methods of Rationality
Une histoire décente malgré la culture limitée de l’auteur
2 žvaigždutės
Une fan-fiction qui a sa petite célébrité et a été citée dans divers journaux à son époque (elle a été terminée en 2015). Elle est disponible gratuitement en ligne. Je l’ai lue en anglais, il existe une traduction française, mais en lisant quelques lignes du chapitre 1 elle m’a semblée mauvaise, donc je n’ai pas poursuivi.
Dans cette histoire alternative, Harry a été élevé par des parents aimants (notamment un père professeur de biologie à l’université) et est un nerd absolu, un je-sais-tout qui ne jure que par la méthode scientifique et la psychologie évolutive.
Le jour où il est intronisé dans le monde de la magie, il n’a de cesse de se servir de son éducation scientifique pour, d’une part, découvrir les véritables lois de la magie et, d’autre part, mettre sens dessus dessous le monde des sorciers.
L’intrigue reprend les personnages et des évènements de la série d’origine, …
Une fan-fiction qui a sa petite célébrité et a été citée dans divers journaux à son époque (elle a été terminée en 2015). Elle est disponible gratuitement en ligne. Je l’ai lue en anglais, il existe une traduction française, mais en lisant quelques lignes du chapitre 1 elle m’a semblée mauvaise, donc je n’ai pas poursuivi.
Dans cette histoire alternative, Harry a été élevé par des parents aimants (notamment un père professeur de biologie à l’université) et est un nerd absolu, un je-sais-tout qui ne jure que par la méthode scientifique et la psychologie évolutive.
Le jour où il est intronisé dans le monde de la magie, il n’a de cesse de se servir de son éducation scientifique pour, d’une part, découvrir les véritables lois de la magie et, d’autre part, mettre sens dessus dessous le monde des sorciers.
L’intrigue reprend les personnages et des évènements de la série d’origine, mais ne s’empêche en rien de briser le canon sur de nombreux points (par exemple sur l’insignifiance de Ron dans HPMOR, et l’importance relative beaucoup plus importante de Hermione).
D’emblée, le personnage d’Harry est plutôt agaçant, même si, comme nerd ayant eu une éducation scientifique, je peux ressentir par empathie ses angoisses concernant la façon dont l’existence de la magie semble détruire totalement l’édifice scientifique Moldu, ainsi que devant l’irrationnalité totale de la société des sorciers.
C’est assez difficile d’apprécier Harry, voire même de le trouver crédible. Son côté dramatique, le fait qu’il n’hésite pas de façon répétée à faire de grands discours affectés devant tout Poudlard, n’aide pas à l’identification, même s’il y a un petit côté représentation autiste là-dedans.
Tout cela étant dit, je dois admettre que l’œuvre est assez addictive. Il y a d’assez belles trouvailles de scénario qui m’ont fait lire jusqu’au bout, malgré des séquences qui faisaient vraiment filler et que j’ai trouvées assez sans intérêt (les batailles entre élèves organisées par Quirrell, principalement).
Le désir le plus profond de Harry, on l’apprend assez vite, est de vaincre la Mort — qu’il considère comme une souffrance inutile et absurde de la vie humaine. Ce combat chez lui est assez fascinant et s’intègre pas mal au lore des Reliques de la Mort, et en fait un adversaire intéressant pour Voldemort, plus que le Harry original qui est une incarnation caricaturale du Héros Moralement Bon. Ça fait également plaisir de retrouver les personnages et l’univers d’Harry Potter dans une histoire bien construite.
Voilà pour l’intrigue et ses points forts. Maintenant, comment ne pas voir dans l’obsession de Harry les rêves d’un techbro de la Silicon Valley ? (Il me semble que l’auteur de ce milieu-là, mais je n’ai pas vraiment creusé, et ce n’est pas pour autant que je vais cancel l’œuvre ou nier les choses positives qu’elle apporte.) Vouloir abolir la Mort avant d’abolir la misère, la pauvreté, la guerre et tous autres malheur évitables. Sans aucun doute, si on l’interroge à ce sujet, Harry dira que ça fait partie de ses buts. Mais il n’en parle pas, et en général la focalisation du techbro sur la Mort est en droite ligne de son angoisse de bourgeois qui a tout, et qui voudrait bien en profiter pour l’éternité, c’est là le seul confort matériel qui lui manque.
Cette ambition autocentrée va va de pair avec une morale utilitariste qui est l’alpha et l’oméga de la réflexion éthique de Harry. Comme chez tout techbro, cet utilitarisme est parfaitement aveugle aux fleuves de souffrance qui alimentent les flux du capitalisme, qu’ils soient la domination salariale, ou l’esclavage pur, l’impérialisme qui provoque guerres et génocides, les famines qui pourraient être évitées…
Ce point aveugle gigantesque est agaçant, bien sûr. Tout aussi agaçant que ces techbro pas malins de la Silicon Valley, qui malgré toute leur intelligence n’ont visiblement pas lu plus de trois livres de philosophie dans leur vie. Cela étant dit, ça ne m’a pas empêché d’apprécier ce roman. J’ai passé de bons moments à lire et me suis pris à avoir du mal à le poser, et hâte de le reprendre.