Mallabori apžvelgė autoriaus Robert Jordan knygą The Eye of the World (The Wheel of Time)
De la fantasy mais en même temps pas totalement et du coup c'est cool
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Cette série de romans commencée dans les années 90 m’a été conseillée par une amie ; j’ignorais totalement son existence.
C’était il y a quelques mois, depuis j’ai lu les trois premiers tomes et je progresse actuellement dans le quatrième. Mon avis : ce sont de bons romans, avec des aspects assez classiques du genre fantasy, mais tout de même quelques aspects qui le mettent à part ; l’auteur dévoile petit à petit un univers large et assez fascinant, qui garde malgré tout une part de mystère. Le style est plus moderne que le Seigneur des anneaux et, le scénario, même s’il n’y paraît pas à première vue, est moins manichéen.
Pour introduire un peu ce qui se passe (sans spoiler) : nous vivons dans un monde qui croit de façon quasi universelle en l’existence de la Roue du Temps, un phénomène qui reste mal défini mais qui consiste en …
Cette série de romans commencée dans les années 90 m’a été conseillée par une amie ; j’ignorais totalement son existence.
C’était il y a quelques mois, depuis j’ai lu les trois premiers tomes et je progresse actuellement dans le quatrième. Mon avis : ce sont de bons romans, avec des aspects assez classiques du genre fantasy, mais tout de même quelques aspects qui le mettent à part ; l’auteur dévoile petit à petit un univers large et assez fascinant, qui garde malgré tout une part de mystère. Le style est plus moderne que le Seigneur des anneaux et, le scénario, même s’il n’y paraît pas à première vue, est moins manichéen.
Pour introduire un peu ce qui se passe (sans spoiler) : nous vivons dans un monde qui croit de façon quasi universelle en l’existence de la Roue du Temps, un phénomène qui reste mal défini mais qui consiste en le fait que l’histoire du monde est divisées en Âges, le passage d’un Âge à l’autre étant causé par un évènement exceptionnel. Chaque Âge s’étend sur des millers d’années et, après un certain nombre d’Âges s’étendant sur un temps inimaginable, chaque Âge a lieu à nouveau, similaire mais en même temps différent. (Comme je vous avais dit : c’est pas forcément clairement défini). Il existe par ailleurs une force surnaturelle, le Pouvoir (« the One Power »), que certains sont capables de canaliser pour accomplir des actes prodigieux. On appelle ces humains capables de canaliser les Aes Sedai.
Il y a huit mille ans s’est terminé l’Âge des Légendes, dans lequel le Pouvoir canalisé par les Aes Sedai a créé mille merveilles dont les échos fabuleux retentissent encore aujourd’hui. Suite à un combat contre les forces de l’Ombre incarnées par Ba’alzamon (chacun évite d’utiliser son véritable nom, Shei’tan, de peur d’attirer son attention), les Aes Sedai ont vaincu ce dernier et l’ont enfermé à Shayol Ghul. Mais cette victoire a eu un prix : avant d’être emmuré dans sa prison, Ba’alzamon a corrompu la Source du Pouvoir, condamnant tous les hommes qui l’utilisent à la folie et à une mort atroce. Seules les femmes Aes Sedai sont épargnées par ce mal. De la folie des hommes Aes Sedai a résulté des cataclysmes sans nom, qui ont mené l’humanité au bord de l’extinction, jusqu’à la mort du dernier homme Aes Sedai, qui a clos pour toujours l’Âge des Légendes.
« The Wheel of Time » contient des éléments extrêmement typiques de l’heroic fantasy, comme :
- un combat contre des forces de l’ombre qui incarnent le mal absolu, capables de déchaîner des armées de monstres mi-humain mi-bête repoussants ;
- des héros adolescents ou jeunes adultes qui se découvrent une destinée extraordinaire ;
- un univers fantastique dont l’histoire reste en partie mystérieuse et effacée par le temps.
Pour être honnête, tous ces clichés m’ont un peu gavé et je ne pensais pas accrocher de nouveau à une histoire de fantasy. Mais « The Wheel of Time » se démarque par plusieurs aspects. Loin des multiples races de Tolkien, les protagonistes de l’histoire sont des humains (si l’ont met de côté les créatures de l’Ombre qui elles sont mauvaises par principe, sur ce point on reste dans le cliché). Ces humains s’opposent entre eux et se font la guerre, parfois s’allient ; l’humanité est seule responsable de son destin.
De façon assez tolkienesque (et surtout très chrétienne) les forces du Mal sont incarnées et agissantes, mais il n’y a pas de camp du Bien ; l’humanité doit se débrouiller seule avec les outils qu’elle a à disposition. Il est parfois fait mention d’un Créateur, mais celui-ci ne semble pas agir sur le destin des humains. On retrouve donc un manichéisme assez extrême. Mais il y a aussi une tension à l’intérieur de l’humanité elle-même, avec la séparation entre les hommes et les femmes Aes Sedai. Il y a consensus parmi les femmes Aes Sedai pour éliminer à vue les hommes capables de canaliser le Pouvoir. L’histoire prend son temps pour développer cette tension et ses conséquences sur de nombreux tomes.
En somme, difficile de définir ce qui fait le charme de cette série. Impossible d’ignorer les références et l’inspiration chrétienne de l’univers — l’ennemi de l’humanité s’appelle littéralement Satan — mais en même temps il n’y a ni culte, ni prières, ni miracles (je ne compte pas l’utilisation du Pouvoir par les humains, qui peut être utilisé pour le meilleur comme pour le pire). Seulement des humains qui essayent de se débrouiller avec le bordel dans lequel ils sont plongés. Le tout sur un fond d’éternel retour avec des Âges qui se succèdent et tombent dans l’oubli et des prophéties. Le résultat de tout ça est une série de romans qui n’a pas changé ma vie, mais qui est bien écrite dans le style comme dans l’histoire et que j’ai plaisir à suivre.